Nous accueillons aujourd’hui Jean-Louis Henriot, Président de Lascom qui réagit à la « classification de l’innovation » au travers d’une tribune.
« L’administration française aime bien les beaux paysages économiques ordonnés, classifiés. Chacun doit rentrer dans la case que l’administration lui a aimablement assignée.
C’est évidemment le cas pour l’innovation : l’entreprise innovante est jeune, a moins de cinq ans, doit impérativement en avoir moins de dix, être répertoriée avec un sigle JEI, BPI innovation ou autre.
Cette boulimie de la classification vole en éclat aujourd’hui dans la révolution en cours. Cette révolution nous touche tous, que notre entreprise soit jeune ou ancienne. Nous devons faire notre place dans un univers changeant. Car si les technologies nous bouleversent dans l’énergie, l’intelligence artificielle, la voiture autonome, les objets connectés, les tissus … la révolution des usages est également la règle pour tous.
Dans cet univers, l’innovation n’est plus réservée aux jeunes entreprises, elle devient nécessaire pour survivre, elle devient source d’opportunité. Les entreprises doivent donc en faire un principe, le diffuser en interne, recueillir les idées, encourager l’expérience et l’échec.
Les français ont peur de la « déclassification », comme en témoigne une étude des échos parue en juillet. Cette peur est liée au cadre rassurant qui a volé en éclat. Les années d’après-guerre ont tracé un chemin de rattrapage qui est maintenant terminé. Pour tous le chemin est vierge, que nous soyons jeunes ou vieux, que l’entreprise ait 10 ou 50 ans.
C’est pour tous un chemin plus ardu dans lequel les jeunes sont plus à l’aise mais qui offre également à tous une belle série d’opportunités. Pour l’historien Toynbee, l’histoire avance lorsque les sociétés savent répondre aux défis. L’innovation, dans le contexte actuel, ce n’est plus clairement un problème d’âge mais l’affaire de toutes les entreprises et un état d’esprit ! »
